Les premières questions qui nous viennent à l’esprit quand on songe à arrêter de fumer sont :
- Pourquoi je fume ?
- Comment tout ça a commencé, et pourquoi j’ai continué ?
- Qu’est-ce que je retire de positif de cette addiction ?
Très souvent, la première cigarette est un acte de rébellion ou un rituel de passage. Soit on s’oppose aux règles parentales, soit on veut se donner un air adulte. Cette cigarette initiatique est rarement agréable. Le goût en bouche est abominable, on tousse, on s’étouffe même parfois, on crache, bref, cette première fois n’est pas la plus amusante. Mais, histoire de prouver aux autres, à ses pairs principalement, que l’on est capable, on persistera dans l’acte de fumer pour asseoir cette prise de pouvoir, ce passage obligé à l’âge adulte. Si l’on admet d’emblée que le point de départ de l’addiction est une sorte de révolution, on pourra facilement s’en sortir.
La seconde interrogation sera sans doute de comprendre pourquoi l’on a continué à fumer. Pour le plaisir, par habitude, pour se récompenser, pour décompresser, pour maintenir un poids correct ? Qu’importe la réponse, ces raisons sont illusoires.
Par exemple, un plaisir est quelque chose de positif, un plus dans notre vie. Or le plaisir de fumer nuit à la santé, ce n’est donc pas un plaisir positif. On pourrait même comparer l’acte de fumer par plaisir à l’acte d’un serial killer qui retire du plaisir à torturer et à tuer ses victimes, sauf que dans le cas présent, c’est à soi-même que l’on fait du mal. Par ailleurs, si fumer est une habitude, on sait qu’il est facile de remplacer une habitude par une autre. Il suffit toutefois de s’assurer que l’habitude de remplacement ne sera pas aussi nocive que l’habitude de fumer. Autre exemple, si l’on fume pour se récompenser, il est facile de transformer cette récompense négative en gratification positive grâce à une fantaisie plus saine. On peut aussi avancer que si la raison principale pour fumer est la sensation de détente, de relaxation, il faut alors comprendre que le tabac est un excitant, pas un décontractant. Plus on fume, plus on angoisse. Enfin, certains diront que leur motivation entre toutes est que le tabac est un coupe-faim et que c’est en fumant qu’ils maintiennent un poids idéal. Il est vrai que, grâce à une action chimique de la nicotine dans le cerveau, les calories brûlées en supplément peuvent être de l’ordre de 200 Kcal par jour. Mais il ne faut pas perdre de vue que le fumeur est amputé de ses capacités gustatives et qu’à cause de cette lacune, il a tendance à manger des aliments plus salés, plus épicés, ce qui cause des problèmes de santé pouvant s’aggraver à long terme.
Aussi, pourquoi fumer ?
Quels sont les aspects positifs de cette pratique ? Rien de positif du côté de la santé. Ni au niveau de l’apparence. Encore moins pour ce qui est de la condition d’anxiété. Pas d’avantage en ce qui concerne la qualité du rapport à la nourriture. Et surtout pas en regard de l’aspect financier. Alors quoi ? Peut-être une fausse confiance en soi…
Déconstruire l’image sociale de la cigarette, du cigare, de la pipe, du tabagisme en général, est une entreprise de longue haleine. Depuis l’avènement du cinéma en Occident, on vante les mérites de personnages qui fument. Seriez-vous influencé par l’image collective du fumeur ? Si oui, à quel personnage vous identifiez-vous ?
Hommes
- Leonardo DiCaprio dans Titanic
- Johnny Depp dans Secret Window
- Éric Elmosnino dans Gainsbourg, vie héroïque
- James Dean dans La fureur de vivre
- Humphrey Bogart dans Casablanca
- Bruce Willis dans Die Hard
Femmes
- Charlize Theron dans Atomic Blonde
- Audrey Tautou dans Coco avant Chanel
- Scarlett Johansson dans le Dalia Noir
- Catherine Deneuve dans Tout nous sépare
- Glenn Close dans les 101 Dalmatiens
- Audrey Hepburn dans Diamants sur canapé
Si vous vous êtes identifié à l’un de ces personnages cinématographiques, peut-être que l’image du tabagisme trouve chez vous un écho. Peut-être que l’idée même de fumer vous vient d’une scène fondatrice au cinéma ou à la télévision qui aura semé dans votre esprit un électrochoc. Il faut retrouver ce moment révélateur et déconstruire l’image qui vous a donné l’impression d’une fausse confiance en soi. Et maintenant, au boulot, pour en finir avec la clope !